Inauguration du « Couronnement de la Vierge » à l’église de Sainte-Marie-du-Mont
Samedi 18 octobre, dans la petite église de Sainte-Marie-du-Mont, au cours de la messe dominicale anticipée, un polyptyque inspiré du « Couronnement de la Vierge » d’Enguerrand Quarton, installé en face de l’autel au cours de l’été, a été béni par le père François-Marie Gay devant une assemblée d’une cinquante de personnes. Cette œuvre de Tita Marchon, une paroissienne du Haut-Grésivaudan, trouve ainsi un écrin à sa mesure dans ce petit joyau néo-roman abrité par la commune de Sainte-Marie-du-Mont au pied des falaises du massif de la Chartreuse.
Tita Marchon a été très influencée par Arcabas au cours des années 1980-90 où elle étudie la peinture dans son atelier « Eloge de la Main » de l’université de Grenoble. C’est ainsi qu’elle a pu partager l’extrême admiration de son mentor pour l’œuvre d’Enguerrand Quarton : en particulier pour son « Couronnement de la Vierge » et pour sa « Pieta de Villeneuve-lès-Avignon ». Au point qu’elle s’est attelée à réaliser sa propre interprétation de la première sous la forme d’un polyptyque de très grandes dimensions (4 m sur 3,6 m).
Enguerrand Quarton, peintre avignonnais du XVe siècle, très célèbre dans la cité des papes, reçoit commande en 1453 d’un tableau représentant la pensée théologique des chartreux, qui sera appelé Couronnement de la Vierge. Cette œuvre, une peinture sur bois de 2,2 m sur 1,8 m, est destinée à orner l’autel de la chapelle de la Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction à Villeneuve-lès-Avignon, un monastère fondé un siècle plus tôt par deux religieux venus de la Grande Chartreuse proche de Grenoble. Après les troubles de la période révolutionnaire, cette œuvre est redécouverte au XIXe siècle par Prosper Mérimée, et elle est désormais exposée dans le musée Pierre-de-Luxembourg de Villeneuve-lès-Avignon. Avec l’installation de la réplique due à Tita Marchon dans l’église de Sainte-Marie-du-Mont, Enguerrand Quarton effectue son retour en Chartreuse pour le bonheur de ses admirateurs.
Jean-Claude Marchon