Juin 21, 2022 | Enseignement, Réconciliation

Le sacrement de réconciliation

Écrit par le Père François-Marie

Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez
sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos
pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.

Mt11,28-30

Quelle belle invitation de Jésus relayer par l’apôtre Matthieu. Mais quel est notre fardeau, quel est le joug du Christ ? voilà ce que cette invitation de Jésus peut susciter en nous comme questionnement. Notre premie réflexe est bien souvent de penser à nos soucis. Mais en réalité est-ce la seule chose qui nous empêche d’accueillir le joug du Christ ? Alors qu’est-ce que le joug de Jésus ? Je pense que le joug de Jésus c’est son Amour pour nous, et ce qui nous empêche de le porter c’est notre péché. Un joug, bien souvent est fait pour deux. Ici c’est Jésus et moi-même qui portons son Amour aux autres, comme le Christ nous en montre l’exemple. Malheureusement nos péchés nous empêche de porter ce joug et donc d’avancer dans l’amour de Jésus et des autres. Il nous faut donc nous convertir, c’est-à-dire déposer ce fardeau au pied de la croix pour avancer avec Dieu. C’est une vraie joie pour Dieu que cette conversion lorsque nous la vivons. Comme dit Jésus lui-même :

Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.

Lc15,7

Dans le sacrement de la Réconciliation où nous déposons le fardeau de notre péché, se vit une vraie conversion, un vrai retour à Dieu. En fait je me plonge tout entier dans la Miséricorde de Dieu et il n’y a rien de plus grand. Sur la table de chevet de Saint Jean-Paul II décédé la veille de la fête de la Miséricorde le 2 avril 2005, on a trouvé ce petit mot qui semblait être pour son homélie de la fête de la miséricorde :

« A l’humanité qui semble parfois dominée par le pouvoir du mal, de l’égoïsme et de la peur, Le Seigneur ressuscité offre en don son amour qui pardonne, réconcilie et ouvre l’âme à l’espérance. C’est un amour qui converti les cœurs et donne la paix car comme le dit Jésus à Saine Faustine « le genre humain ne trouvera pas la paix tant que il ne se tournera pas vers la source de la miséricorde. »

Ces mots de Jean-Paul II résument bien ce qu’est le sacrement de la Réconciliation que l’Eglise nous invite à vivre régulièrement. Dans ce sacrement il y a à la fois un chemin de conversion car en confessant mon péché que je regrette j’exprime le désir de m’améliorer. Mais il y a aussi un chemin de pardon, car j’y reçois l’absolution de mes fautes et un chemin de pénitence, car je m’y engage à une réparation discerner avec le prêtre qui m’accueille. Ce qui nous dérange dans le sacrement de la Réconciliation c’est justement que cela passe par le prêtre. Pourquoi ne puis-je pas le faire en direct avec Dieu ? C’est vrai que si je demande pardon à Dieu il me pardonne, mais en même temps le pape François souligne dans son livre le nom de Dieu est Miséricorde :

Si tu n’es pas capable de parler de tes erreurs avec ton frère, tu peux être sûr que tu seras incapable d’en parler, même avec Dieu ; et tu finis par te confesser devant ton miroir, devant toi-même. […] Se confesser devant un prêtre est une façon de remettre ma vie entre les mains et le cœur d’un autre, qui , à cet instant, agit au nom et pour le compte de Jésus. C’est une façon d’être concret et authentique : se mettre face à la réalité en regardant une autre personne, et non soi-même reflété dans un miroir

Pape François, Le nom de Dieu est Miséricorde, conversation avec Andrea Tornielli, ed. Robert Laffont 2016, p.43-44

Oui le sacrement de la Réconciliation me rétablis dans la Vérité du Christ qui est une vérité basée sur ce que j’aime à appeler « le trépied de l’Amour ». Dans l’évangile selon Saint Matthieu un docteur de la loi veut mettre Jésus à l’épreuve :

« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

L’amour de Dieu, l’amour des autres, l’amour de soi. L’un ne va pas sans l’autre. La sainteté c’est justement grandir dans cette triple dimension de l’amour. Lorsque je me prépare à me confesser, c’est cela que je dois regarder avant tout, comment ai-je aimé dans ces trois dimensions ? On se rend compte que ces deux commandements, qui sont inséparables pour Jésus, nous éclairent d’une manière merveilleuse lorsque nous faisons notre examen de conscience. Venir se confesser, c’est donc avant tout, en avouant ses fautes, exprimer son désir de progresser dans la sainteté. En comparaison on pourrait dire que lorsque nous allons chez le médecin et lui exprimons où nous avons mal, c’est en fait exprimer son désir d’aller mieux. Les saints et saintes de Dieu sont ceux qui se confessent le plus souvent, non par culpabilité, mais justement parce qu’ils ont conscience de l’amour de Dieu et veulent grandir dans cet amour. En réalité, la confession est notre plus belle alliée dans notre chemin vers la sainteté. Il ne faut pas avoir peur de prendre cet itinéraire d’amour et
d’humilité. Plus je me confesse en vérité, plus je laisse de la place à l’œuvre de Dieu dans ma vie, et ce que nous vénérons chez les saints, c’est justement l’œuvre de Dieu dans leur vie. N’ayons donc pas peur, car comme le disait le Saint curé d’Ars :

« Quoique nous soyons bien coupables, sa patience nous attend, son amour nous invite à sortir du péché
et à revenir à Lui, sa miséricorde nous reçoit entre ses bras »

A nous de courir nous jeter dans ses bras régulièrement c’est pour cela qu’il les a étendus sur la croix, pour nous montrer son amour qui nous accueille en toute humilité.